Le 2 avril 2021
À l’occasion de l’ouverture de l’Arboretum des Barres pour la saison 2021, nous avons rencontré Marie Degaey et Bérangère Metzger. Elles nous présentent lors de cet entretien leurs missions, ainsi que leur vision et leur attachement à ce site magnifique et unique.
Pouvez-vous nous présenter vos missions au sein de l’Arboretum des Barres ?
B.M : Je m’appelle Bérangère Metzger, je suis animatrice de l’association Ecolokaterre. Nous intervenons à l’Arboretum sur la partie découverte du site et la partie pédagogique donc que ce soit l’accueil des visiteurs individuels ou l’accueil des groupes constitués (adultes, enfants, scolaires, etc.). Nous sommes sur toute cette partie pédagogique de visite, découverte et animation quand ce sont des enfants.
M.D : Je suis Marie Degaey, je suis la chargée de développement de l’association Patrimoine Naturel de France. A l’arboretum des Barres je m’occupe de la communication, de l’accueil, de la programmation et l’organisation des journées de l’arbre en octobre.
Que découvrent les visiteurs en venant à l’arboretum ?
B.M : Des arbres ! C’est étonnant, n’est-ce pas pour un arboretum (rires) ! L’Arboretum, c’est une collection d’arbres donc ils y découvrent des arbres, mais ce qui est vraiment caractéristique du lieu, c’est qu’il rassemble des arbres des 5 continents ! On a des arbres qui viennent du monde entier et c’est vraiment l’intérêt du site. On peut faire un tour du monde végétal en venant à l’Arboretum. On y découvre des espèces qu’on ne trouve peut-être pas dans d’autres lieux que ce soient parcs ou jardins publics.
M.D : J’ajouterai aussi qu’ils découvrent un lieu historique. Lorsque Bérangère raconte l’histoire de l’Arboretum, on se rend compte que cet endroit est l’œuvre de gens, de particuliers, des personnes comme Philippe-André de Vilmorin, les différents directeurs, les écoles forestières et ça aussi, c’est intéressant.
Est-ce difficile de trouver pour chaque année de nouvelles thématiques de visites ?
B.M : je ne dirais pas que c’est difficile, même si cela demande un peu de réflexion. Nous essayons de faire des thématiques différentes d’une année sur l’autre, mais au bout de deux ans, on reprend quelques-unes des anciennes thématiques et on en met de nouvelles pour essayer que les gens reviennent pour découvrir de nouvelles choses. Parfois, les idées de thématiques me viennent d’un seul coup. En me promenant, je découvre quelque chose et je me dis tiens ça cela pourrait être intéressant, on n’a encore pas fait ! Après, je regarde si c’est possible, si à l’Arboretum, on a les supports nécessaires pour aborder cette thématique. Parfois, les idées me viennent même lors de discussions avec les visiteurs. C’est le cas pour la visite du mois de mai qui est : “L’arbre au-delà des idées reçues” et qui est née comme ça d’une discussion. Donc ça demande un peu de réflexion, de recherches, mais comme ça me passionne, j’ai les idées assez facilement.
Et pour le programme général comment se font les décisions ?
M.D : Pour le programme, on essaie de s’adapter aux goûts des visiteurs et d’organiser des évènements qui vont intéresser notre public. On s’adapte également aux saisons et aux événements nationaux et puis on s’adapte aux propositions du service culturel qui nous propose certains spectacles. Par rapport à ces spectacles, on propose des animations complémentaires pour que l’événement soit vraiment unique pour l’Arboretum des Barres.
Cette année quels sont les évènements à ne pas manquer ?
M.D : Les journées de l’arbre qui ont lieu le premier week-end d’octobre, ça c’est à ne pas manquer. Pendant ces deux jours-là, on a des visites guidées, des conférences et surtout des pépiniéristes venant de toute la région. Ils sont producteurs de leurs propres plants et ce sont des plants de qualité. Nous avons un programme très varié, adapté à tous les âges et toutes les attentes. En plus, cela se déroule en automne, qui est vraiment une période propice à l’émerveillement. Donc indubitablement les journées de l’arbre !
Il y a aussi les événements en soirée qui sont sympas puisqu’on découvre l’Arboretum autrement, sous la lumière de la lune et parfois des étoiles. C’est un moment à ne pas manquer.
L’Arboretum attire beaucoup de visiteurs sur le territoire, à quoi est dû ce succès selon vous ?
B.M : Parce que nous sommes très sympathiques et ils ont envie de nous revoir alors voilà ils viennent et ils reviennent.
(Rires)
M.D : Mais je pense que c’est vrai. Il y a une bonne ambiance et je pense que les visiteurs le ressentent et ils apprécient ça. Ils apprécient évidemment de venir au milieu des arbres et de prendre un bol d’air frais, ça, c’est certains puisqu’aujourd’hui, on a de plus en plus besoin de nature. Mais ils apprécient aussi d’être dans une ambiance agréable. Et j’ose me dire que c’est aussi grâce à la programmation variée, puisqu’on a les visites, le côté scientifique, les spectacles culturels et les journées de l’arbre ont également un fort succès. Donc, en fait, c’est un tout.
Qu’est- ce que vous aimeriez que les visiteurs retiennent en partant de l’Arboretum ?
B.M : Le fait que l’Arboretum est un lieu scientifique et d’expérimentation et que ça, ça peut aussi être fait dans un jardin. Moi ce que je constate, c’est que les gens interviennent trop et que les arbres n’ont absolument pas besoin que l’on intervienne autant. L’arbre n’a pas attendu l’homme pour pousser et vivre. Je pense que voilà, j’aimerais quand ils repartent, qu’ils transportent ces idées de moins intervenir.
M.D : Moi j’aimerais que les gens en partant de l’Arboretum aient ouvert les yeux sur les arbres, qu’ils repartent en se disant l’arbre est un vrai patrimoine. C’est un patrimoine naturel à préserver et à respecter.
Qu’est-ce qui vous rattache à ce lieu personnellement ?
B.M : Je crois que toutes les personnes qui sont passées par l’arboretum restent attaché à ce lieu. On ne peut pas faire autrement. Tous ces arbres plantés depuis si longtemps et qui ont traversés tellement d’événements différents, moi ça m’impressionne. Je suis humble devant tout ça. Je ne peux pas expliquer vraiment ce qui m’attache. Mais je suis attachée, car j’aimerais tellement que l’on prenne en considération ce patrimoine végétal tellement riche. Les arbres ont tellement de choses à nous apprendre.
M.D : Pour ma part ce qui me rattache à ce lieu c’est que justement il m’a fait ouvrir les yeux sur le monde des arbres. Avant de connaître l’Arboretum pourtant, j’aimais la nature, j’aimais être dans la nature, je travaillais déjà pour la protéger, mais je n’avais pas encore à ce point ouvert les yeux sur le monde des arbres. En fait, ils sont tout autour de nous, mais on n’ouvre même plus les yeux sur eux.
Si vous étiez un arbre lequel seriez-vous ?
B.M : Le Fagus Taurica, c’est le hêtre de Crimée. En nommant cet arbre, je pense à un spécimen qui se trouve dans l’Arboretum. C’est un arbre majestueux qui donne une impression de protection avec ses énormes branches. Il a sa place, il est enraciné, il s’impose non pas par la force juste en étant enracinée. Quelque part, j’aimerais être capable de ça. Quand je suis sous cet arbre, je le trouve incroyable donc je me vois bien à la place de celui-ci.
Les meilleurs mois pour visiter l’Arboretum selon vous ?
M.D : Selon moi, les meilleurs mois sont le mois de mai parce que c’est le moment où on a toutes les jeunes fleurs et le mois d’octobre car les couleurs de l’automne sont très belles.
B.M : Tous, parce que cela dépend de ce que vous avez envie de voir. Bien sûr si on veut voir des fleurs, on ne va pas venir en octobre, mais tous les mois ont leurs caractéristiques. Les gens me demandent parfois. Mais il n’y a aucun mois qui est meilleur qu’un autre. Tout dépend de ce qu’on a envie de voir.
Quels sont les défis de l’Arboretum pour les prochaines années à venir ?
M.D : les défis de l’Arboretum, c’est de trouver un fonctionnement qui fera qu’il pourra continuer à accueillir le public pour encore de longues années, parce que pour le moment, le système n’est pas encore fixé, de réussir à trouver un équilibre et un système qui fasse que l’on n’est pas peur à la fin de l’année de se dire “Est-ce qu’on va ouvrir l’année prochaine ou pas ?”
B.M : Je suis d’accord bien sûr avec Marie. Cependant, je pense qu’un des défis serait aussi que l’Arboretum garde son essence originelle et conserve cette vocation scientifique de base. C’est un lieu d’expérimentation et il faut pouvoir conserver cela en n’en faisant pas seulement un jardin public. Pour moi, cela serait mon souhait le plus cher pour l’Arboretum qui retrouve cette vocation d’endroit où l’on découvre des nouvelles espèces et cette vocation d’expérimentation. C’est ce qui fait l’essence d’un Arboretum et le différencie d’un jardin public traditionnel.
L’Arboretum ouvre ses portes le 3 avril pour cette nouvelle saison. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la première thématique ?
B.M : La thématique de l’ouverture c’est “Vénérés et Vénérables” parce que les arbres ont été là bien avant l’homme et les hommes ont été impressionnés par ces arbres parfois extrêmement grands et vieux. Ainsi, l’arbre dans beaucoup de populations et cultures a été vénéré pour des raisons et choses différentes. Pour cette première thématique, on va rentrer dans un monde un peu magique parce que ce qui été rattaché à l’arbre parfois ça ne s’expliquait pas. C’était de l’ordre de la magie, de la mythologie.
M.D : La thématique des 3 jours c’est aussi bien entendu le week-end de Pâques. Pâques étant une fête pour les enfants, il y aura des animations pour les enfants et ça il faudra venir pour voir de quoi il s’agit… Et on aura un marché artisanal qui sera là. Ce qu’on aime bien à l’Arboretum, c’est le lien avec les artisans locaux et on avait envie de les mettre à l’honneur pour ce premier week-end d’ouverture. Il y a pas mal d’exposants, donc une bonne ambiance est déjà au programme pour ces trois jours.
B.M : Mais elle est là à chaque ouverture !
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